AVIGNON 2025

Puisque tu pars : un road trip existentiel et bouleversant, entre rock et tendresse

today4 juillet 2025 55 4

Arrière-plan
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Présenté à la FABRIK THÉÂTRE du 5 au 26 juillet dans le cadre du Festival Off d’Avignon 2025 (relâches les 9, 13, 16 et 23), Puisque tu pars frappe fort par sa simplicité désarmante, son humanité sincère, et sa capacité à émouvoir sans jamais forcer le trait. Une pièce qui parle de fuite, mais qui, en réalité, creuse la question du lien entre générations, entre êtres solitaires, entre les mots et la musique.

Le point de départ pourrait sembler banal : Gaspard, adolescent misanthrope, désenchanté et en rupture avec son époque, prend la route pour aller voir la dernière idole à ses yeux encore digne d’être admirée : Jean-Jacques Goldman. Dans son élan idéaliste, il est rejoint par son oncle Bruno, musicien raté et grande gueule attachante, qui n’a rien demandé à personne mais s’incruste dans ce voyage. À partir de là, tout commence.

Une écriture ciselée, drôle et mélancolique

Ce qui surprend immédiatement, c’est la qualité du texte : intelligent, plein de références musicales et philosophiques sans jamais être prétentieux. Les dialogues sont vifs, souvent drôles, mais savent aussi toucher juste, sans effet facile. La pièce évite les écueils du pathos comme de la caricature : Gaspard n’est pas un cliché d’ado renfermé, Bruno n’est pas qu’un clown looser  ils sont tous les deux profondément humains, imparfaits, vrais.

La mise en scène, sobre et efficace, laisse toute la place au jeu et à la parole. On devine les kilomètres dans les silences, les paysages dans les regards, les souvenirs dans les accords de guitare qui ponctuent le voyage.

Un duo d’acteurs en parfaite alchimie

Le cœur battant du spectacle repose sur l’alchimie entre les deux comédiens, d’une justesse remarquable. L’un incarne la jeunesse perdue dans une société qui l’étouffe, l’autre une maturité cabossée mais toujours en quête de lumière. Ensemble, ils évoluent, se frottent, se livrent, et finissent par se transformer mutuellement. On rit beaucoup, on est souvent ému, parfois même bouleversé.

Un hymne aux rêveurs de tous âges

Puisque tu pars n’est pas seulement un clin d’œil à une chanson de Goldman. C’est un véritable hymne aux solitaires, aux idéalistes, à celles et ceux qui se sentent hors du monde mais qui, par la magie d’une rencontre, trouvent un chemin de traverse. Le spectacle réussit la prouesse de parler à toutes les générations sans jamais les opposer.

Rock, philo, humour et tendresse : la promesse est tenue. Et au sortir de la salle, on se surprend à fredonner quelques notes d’un vieux tube, le cœur un peu plus léger.

À ne surtout pas manquer.

Écrit par: SPEED

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